Sébastien TORTELLI

Réalisé par Maxime MARTIN le 21/02/2001

MxMax : Cette année Jean Michel Bayle est venu te rejoindre. Comment s'est déroulé cette rencontre ?
Sébastien Tortelli : « En novembre d'abord, nous avons passé une semaine ensemble, ensuite il était avec moi sur l'épreuve de Bercy et il est revenu pour la première course du championnat américain. Tout s'est très bien passé. J'ai appris beaucoup de choses sur l'entraînement, sur l'approche des courses et c'est ce qui m'a permis d'avoir de bons résultats. L'autre bon côté était de pouvoir mieux connaître le personnage et c'était agréable de communiquer avec lui. »

- Est ce que la manière de t'entraîner à changer depuis que tu travailles avec JMB ?
« Oui bien sûr, c'est une vue différente des choses qui permet d'être plus à l'aise sur la moto et c'est ce qui permet de travailler d'une meilleure façon et d'évoluer sur la piste mais malheureusement je me suis blessé dès la première épreuve donc cela a mis des bâtons dans les roues dans ma progression mais les efforts commencent aujourd'hui à payer et tout va de mieux en mieux. »

- Durant ta carrière un conseiller a souvent été à tes cotés. En éprouves-tu le besoin ?
« Je pense que c'est nécessaire. La plupart des grands pilotes en ont eu un, Jean Michel (NDR : Bayle) avait Roger De Coster, Ricky Carmichael a Johnny O'Mara, Jérémy (NDR : Mc Grath) l'avait trouvé en son mécanicien donc je pense que ce n'est pas propre à moi car quand on arrive à un certain niveau le sport demande tellement d'efforts et de sacrifices que c'est souvent difficile de tout faire soi même et avoir quelqu'un à ses côtés permet de recadrer les situations quand il y a besoin et de faire les choses avec une facilité supplémentaire qui permet au pilote d'être plus libéré sur la moto et de mieux s'en sortir. »

- Quels sont les principales évolutions que tu as faites sur ta Honda depuis l'an passé ?
« On a travaillé sur le moteur que l'on a fait fortement évoluer depuis l'an dernier. On a gagné en puissance et en maniabilité et on a également fait évoluer la géométrie du cadre pour mieux répartir le poids sur la moto ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir une meilleure aisance sur le supercross. Showa nous a apporté de nouvelles améliorations sur les suspensions qui ont permis de faire des petites différences par rapport à ce que l'on avait avant. »

Toujours très souriant et accueillant, Sébastien veille à être souvent disponible auprès de ses fans.

- Parlons un peu de la course maintenant. Quelle analyse fais-tu sur les pilotes en ce début de championnat ? Je te donne quelques noms et à toi de me dire ce que tu en penses :
-Jeremy Mc Grath
« Jeremy a été un peu surpris de la façon dont Ricky (NDR : Carmichael) a évolué tout au long de ses premières courses. Il a toujours la même vitesse. Il a juste eu une perte d'aisance dernièrement à cause des terrains et de la manière dont roule Ricky. Je pense qu'il a toujours plus qu'une grande chance pour le titre et aujourd'hui il est véritablement motivé et je pense que tout se passera mieux dans les prochaines épreuves. »
-Ricky Carmichael
« Surprenant ! Il a su très bien gérer sa première course et bien évoluer après. Il a réussi à prendre confiance en lui et souvent c'est ce qu'il faut pour faire un pas en avant, ce qui lui a permis de pouvoir gagner des courses, de faire de meilleurs départs et d'être devant. »
-David Vuillemin
« Décevant ! Il donne l'impression de n'avoir pas eu la force pour survenir à la pression de pilote numéro 2 et de favoris pour le supercross. Je pense qu'aujourd'hui il passe une période difficile mais c'est toujours étonnant quand il y a une baisse de résultats et c'est souvent très dur à remonter donc il faut savoir faire le pas et être assez consciencieux. »

- Après cette blessure qui vient de t'arriver, comment abordes-tu cette fin de saison de supercross ?
« Actuellement, J'ai quasiment repris mon niveau et ma vitesse donc ce que je souhaite c'est arrivé sur les courses en roulant bien et en prenant plaisirs sur la moto et je sais que si j'arrive à combiner ces deux choses, le podium ne sera pas loin. »

- Cela fait maintenant plus de deux ans que tu vis aux Etats Unis, Te sens-tu prêt cette année à décrocher le titre US de motocross ?
« Oui, je pense que depuis deux ans je suis prêt mais l'an dernier j'ai commis une erreur, je me suis blessé ce qui a permis à Ricky Carmichael d'avoir la porte ouverte et de prendre le large. Maintenant, je pense que j'ai compris les fautes que j'ai faites et en plus la stabilité de la moto est désormais mieux réglée ce qui permettra d'aller plus vite. »

- Quelles relations entretiens-tu avec les autres français exilés aux Etats Unis ?
« J'ai de très bonnes relations avec Rodrig Thain et Stéphane Roncada. Ce sont les deux personnes avec qui je passe le plus de temps et avec qui je m'entends extrêmement bien sinon je vois beaucoup moins souvent les autres. Il y a eu cette année l'arrivé de Steve Boniface avec qui je passe un peu de temps aussi mais on ne se connaît pas beaucoup donc c'est un peu différent. »

- Que penses-tu de la venue de Lalloz, Demartis, Leuret et Coisy pour l'ouverture du championnat ?
« C'est bien pour eux. Ils ont pu s'entraîner en supercross avant le début de la saison européenne car en France il n'y a pas beaucoup de courses dans cette discipline, après il voit réellement quel est le niveau du supercross US et quels sont les efforts qui leur reste à faire. »

- Revenons un peu à toi. Si tu avais eu cette opportunité, serais-tu partis aux Etats Unis quand tu avais 16 ans ?
« Cela ne faisait pas partie de mes plans à cet âge là et tout se passait bien en Europe. Quand je suis parti aux US c'était la bonne période, j'avais assez d'expérience et réalisé de bons résultats en championnat du monde ce qui m'a permis d'avoir un bon guidon aux Etats Unis. L'Europe a été un tremplin pour moi. C'est sûr ! »

- Durant l'intersaison tu as participé à deux couses en France (Motocross des Nations et Paris Bercy). Comment s'est passé ce retour aux sources ?
« J'ai éprouvé énormément de plaisir, je n'avais pas eu l'occasion de faire beaucoup de courses l'an dernier en France et c'est toujours agréable de rentrer à la maison et d'avoir ses propres fans car aux Etats Unis même si tout se passe bien avec les spectateurs ce n'est pas pareil. Il n'y a rien de mieux que la chaleur de son propre pays. Les deux courses ont été très belles. C'était une récompense et une façon de passer une bonne saison hivernale. »

- On te voit souvent rester sur les circuits pour signer des autographes jusqu'à ton dernier admirateur. Quels sont tes rapports avec le public ?
« Généralement j'ai de très bonnes relations. Je n'ai malheureusement pas l'occasion de venir souvent pour eux donc j'estime que c'est la moindre des choses de pouvoir les remercier de m'avoir encouragé en restant jusqu'à la dernière personne qui souhaite avoir un autographe. Je pense que ce serait différent si on me voyait tous les week-end et comme je suis les trois quarts de l'année aux Etats Unis c'est différent. »

- Si tu avais un message à faire passer à tes fans, que leur dirais-tu ?
« Malheureusement, je souhaiterais leur donner plus de bonheur mais en étant à l'étranger c'est un peu difficile. J'espère que chaque fois qu'ils peuvent me voir en Europe cela leur fait plaisir car en tous cas moi je suis extrêmement heureux. »

- Merci Sébastien !